Pendant le Régime français, la religion catholique détient une grande influence dans la société, une influence que l’Église a su maintenir durant le Régime britannique, que ce soit dans le domaine de l’éducation, des soins aux malades ou encore de l’aide apportée aux pauvres. Cependant, après l’échec des Rébellions de 1837-38, le contrôle que détient l’Église sur la société se resserre. L’Église, au départ un allié de l’État, affirme de plus en plus sa prédominance sur celui-ci. Cette prédominance s’applique sur tous les plans puisque l’Église impose à l’ensemble de la société ses valeurs et rejette celles inspirées du modernisme. L’Église prône le pouvoir absolu du pape, qu’elle dit même infaillible en 1870. Mgr Laflèche, évêque de Trois-Rivières, est un de ceux qui défend l’ultramontanisme avec le plus de zèle, à la fin du 19e siècle.


L’ultramontanisme se manifeste au Canada-Est, de plusieurs façons. De leur côté, les Sulpiciens, à la demande de Mgr Bourget, vont fonder l’Œuvre des bons livres. Cette bibliothèque ne contient que des livres qui sont autorisés par l’Église, ce qui signifie qu’ils respectent la morale catholique. D’autres fervents catholiques vont faire partie d’un bataillon particulier, celui des zouaves pontificaux. Ils répondent à l’appel du pape qui a besoin d’une armée pour se défendre contre ceux qui veulent unifier l’Italie et, par le fait même, annexer les territoires contrôlés par le pape.

On peut aussi voir des manifestations de l’ultramontanisme à travers l’architecture. Après l’incendie de la cathédrale St-Jacques-le-Majeur, en 1852, Mgr Bourget, de retour de Rome, veut démontrer la puissance de l’Église catholique et fait construire la cathédrale Marie-Reine-du-Monde en plein cœur du quartier protestant de Montréal. Celle-ci est une réplique à plus petite échelle de la basilique St-Pierre de Rome, rien de moins!
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