Les Premiers occupants - Capsule 2 : Les pêcheries européennes



Les activités économiques des Amérindiens, on l’a déjà vu, jouent un rôle important dans la manière dont sont modelées leur société et dans la façon dont ils occupent leur territoire. Il faut rajouter à cette liste que la rencontre entre les Amérindiens et les Européens est la aussi la conséquence d’une activité économique ; il s’agit de la pêche.

Bien avant le début du 16e siècle, la pêche était une activité économique importante pour les Européens. C’est un peu normal que le poisson soit un aliment si populaire, quand on considère que les catholiques doivent se priver de viande plusieurs jours par année! Pour s’approvisionner en poisson, les pêcheurs du début du 16e siècle, qu’ils soient Basques, Normands ou Bretons, vont profiter des immenses quantités de poisson disponibles tout le long des côtes du continent nord-américain, que ce soit celles de Terre-Neuve, du Labrador ou du Golfe du St-Laurent. On y pêche plusieurs espèces, mais surtout la morue qui est abondante dans ces régions, ainsi que la baleine.

Lorsqu’ils viennent pêcher, les Européens doivent faire sécher le poisson afin de pouvoir le conserver plus longtemps. Pour ce faire, ils vont débarquer sur la côte, où ils ont construit des campements temporaires. Après avoir nettoyé et salé le poisson, c’est sur des échafauds ou même directement sur les galets de la plage que le poisson sèchera. Étant sur la terre ferme, c’est de cette façon que les pêcheurs européens vont faire la rencontre des Amérindiens. Au début, les contacts entre les Amérindiens et les Européens se limitaient à faire un peu de troc. Les Européens vont fournir différents objets que les Amérindiens ne sont pas capables de fabriquer eux-mêmes ; on peut parler de couteaux, de chaudrons, de perles en verre et de porcelaine. En échange, ils obtiennent des Amérindiens des vivres pour se nourrir, mais surtout des fourrures qu’ils vont pouvoir rapporter en Europe pour les revendre. Au début, ces échanges ne sont pour les pêcheurs qu’une façon d’aller chercher un revenu d’appoint. Cependant, à la fin du 16e siècle, la mode en Europe fait du chapeau de feutre un accessoire de plus en plus en demande. C’est la raison pour laquelle, vers 1580, on commence à organiser des voyages en Amérique exclusivement pour s’approvisionner en peaux de castor, qui sont la matière première pour fabriquer les chapeaux.

Bien avant l’arrivée des Européens en Amérique, les Amérindiens avaient déjà développé tout un réseau d’échanges. Ces derniers n’ont fait qu’intégrer les produits européens à leurs propres réseaux, ce qui a tout de même considérablement changé leur société. Ainsi, les produits européens en métal vont changer leur manière de cuisiner, alors que les armes à feu vont changer leur manière de faire la guerre. D’ailleurs, ces échanges vont parfois créer un déséquilibre politique entre certaines nations amérindiennes rivales puisque certaines vont profiter davantage que d’autres de leur accès aux produits européens. Comme autres impacts, on peut aussi parler des tissus européens qui vont changer leur manière de se vêtir, ou encore de l’alcool qui va désorganiser leurs sociétés. Finalement, le mode de vie des Amérindiens va aussi être modifié puisqu’ils vont toujours chercher à chasser davantage d’animaux à fourrures, non pas pour se nourrir, mais dans le but de satisfaire l’appétit grandissant des Européens pour les pelleteries et aussi pour acquérir de plus en plus des produits que ceux-ci apportent avec eux. Qui aurait dit que tous ces changements résulteraient d’une simple rencontre entre Amérindiens et de pêcheurs?
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